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| Un sourire aux dents blanches (Smiley) | |
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Smiley Niveau 3
Nombre de messages : 495 Age : 32 Date d'inscription : 03/09/2007
| Sujet: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mar 4 Sep - 17:22 | |
| C'est un OS que j'ai écrit pour un concours ^^
Elle est assise sur un banc, au même endroit qu’il y a des années de cela. Elle regarde les feuilles mortes former de petits tourbillons à ses pieds. C’est l’automne, cette saison lui convient bien. Elle a vieilli trop vite, à pas même vingt-cinq ans, elle en paraît cinquante. Elle ne fait pas d’études, non, elle les a arrêtées après ce jour-là. Elle porte une jupe noire, longue, triste, pas même esthétique. Contrairement à certaines personnes que le noir met en valeur, il lui va mal. Elle s’en moque, elle ne met que ça, elle ne cherche pas à plaire. Elle ne parle pas beaucoup, mais ses yeux crient au secours.
Ce jour-là, elle était jeune, dans sa tête comme dans son corps. Ce jour-là, elle était amoureuse. Ce jour-là, elle était pleine de vie. Elle était belle, très belle, elle plaisait à beaucoup de monde. Son visage resplendissait, un sourire l’illuminant à chaque instant. Elle n’était que joie et bonheur. Bonne élève, mais sans l’être trop, elle était très populaire. Elle avait des amies, toutes pleines de vie et de joie et un copain. C’était un bon garçon, attentionné, amoureux. Il était beau aussi et elle rigolait toujours avec lui. Cela faisait presque un an qu’ils étaient ensemble. Ils s’entendaient à merveille. Cela aurait duré encore longtemps comme ça, mais c’était arrivé… C’était la Saint-Valentin ce jour-là, ils avaient passé une excellente après-midi. Ils s’étaient assis sur ce banc, se lançant de tendres regards et s’embrassant. Un petit garçon jouait à leurs côtés, sa mère non loin discutait avec entrain avec une de ses amies. Il s’était planté devant eux : « Pourquoi le garçon il te mange la bouche ? » Il les regardait avec intensité. Devant une telle question, ils avaient rigolé. « - Il ne me mange pas la bouche, il me dit juste qu’il m’aime avec son cœur et pas avec des mots avait-elle répondu les yeux plein d’étoiles… - Moi, mon papa il ne dit jamais à ma maman qu’il l’aime avec le cœur. - Peut-être qu’il ne le lui dit pas devant toi mais il doit lui dire quand tu n’es pas là… » Un grand sourire avait alors éclairé le visage de l’enfant, ses dents blanches contrastant avec sa peau mate. Il était parti en courant tout content de ce qu’il avait appris. Elle l’avait regardé partir attendrie. « - C’est mignon comme tout à cet âge… - Pourquoi, après ça ne l’est plus ? avait-il dit en lui faisant un sourire en coin. - C’est une question piège ça ! s’était-elle exclamée avant de l’embrasser. » « -Bien sûr que… » Les mots étaient restés coincés dans sa gorge, ses yeux fixant un point par delà son ami, tandis que résonnait encore dans son esprit le bruit d’une voiture freinant brusquement et rentrant en contact avec un obstacle. Il s’était alors retourné et avait vu l’enfant, allongé par terre devant la voiture, mort. Elle s’était levée en courant et s’était approchée de l’enfant, tentant de se convaincre qu’il était encore vivant. Elle resta ébahie devant le sombre tableau qu’offrait la scène : le jeune garçon était couché par terre, ses jambes repliées sous lui, ses bras le long du corps et sa tête formant un angle étrange avec le reste de son corps. Une flaque de sang commençait à former une auréole rouge autour de sa tête. Elle était restée immobile à fixer le corps, gravant chacun des traits de l’enfant et chacun des détails, aussi macabres qu’ils puissent être dans sa mémoire, tandis qu’autour d’elle des gens commençaient à arriver : La mère, dont le bavardage incessant s’était transformé en une funeste plainte, le conducteur la tête dans les mains, ressassant sans doute la scène dans ses moindres détails, des passants témoins de l’accident et de simples curieux se demandant pourquoi tant de gens étaient attroupés ainsi en silence, commencèrent à former un épais rideau entre le petit corps et le reste du monde. Des policiers arrivèrent, sûrement alertés par un des badauds, ils interrogèrent le conducteur pour établir les circonstances de l’accident tandis que des infirmières embarquaient le corps pour procéder à l’autopsie. Le conducteur fut emmené au commissariat pour effectuer des tests d’alcoolémie et de prise de substances illégales. Les tests étaient nuls, le conducteur était parfaitement lucide, il n’avait tout simplement pas pu éviter l’enfant. Elle restait toujours immobile, les yeux fixant la flaque de sang au sol. Ces images s’imprégnaient au plus profond de son esprit, s’incrustant dans chacune des fibres de son être. Son ami l’avait rejointe, passant son bras autour de ses épaules et tentant de la réconforter. Il lui parlait, espérant lui arracher un sourire, mais ses yeux restaient désespérément fixés dans le vide, son visage vidé de toute expression. Il l’avait ramenée chez elle. Elle n’avait toujours pas repris ses esprits. Pendant une semaine, personne ne la vit. Elle resta seule, enfermée dans sa chambre, sa mère passant lui apporter deux fois par jour de quoi manger. Elle n’y touchait presque pas. Sa mère dût également ôter de sa chambre toutes les choses de couleur rouge qu’il y avait sous peine de les voir réduites en lambeaux. Elle retourna à son lycée la semaine suivant, elle portait un ensemble rouge. Malgré cela, elle semblait inchangée, elle souriait, riait, s’amusait mais tout avait comme un arrière goût âcre dans sa bouche. Ses amies ne virent tout d’abord rien, mais elles finirent par se rendre compte que le sourire autrefois éclatant de leur amie se rapprochait de plus en plus d’un rictus. Que son rire qui autrefois imprégnait tous les lieux par lesquels elle passait devenait de plus en plus rare. Ses yeux exprimaient maintenant plus de tristesse qu’autre chose. Peu à peu, toutes ses amies commencèrent à l’éviter, à passer le moins de temps possible avec elle, comme on chasse l’ombre d’un souvenir d’un revers de main. Et ombre, elle n’était plus que cela, l’ombre de cette fille éclatante et pleine de vie. Elle rompit avec son copain, à quoi bon s’attacher ? Tout est si fragile, elle ne voulait pas souffrir ni faire souffrir. Elle ne s’intéressait plus à grand-chose, restant des heures les yeux fixés dans le vide à contempler une scène qu’elle seule voyait. Elle arrêta le lycée et fut embauchée comme serveuse dans un café miteux, elle ne gagnait pas de quoi vivre, elle habitait toujours chez ses parents. Ses anciens amis l’oublièrent et la considérèrent comme morte. Et cela était vrai, la fille qu’ils avaient aimée, celle avec qui ils avaient ri, celle-là était morte en même temps que cet enfant.
Elle est à présent assise sur ce banc. Elle vient souvent s’y asseoir maintenant. C’est comme un besoin instinctif pour elle, se rappeler de l’endroit où elle a « ouvert » les yeux sur la réalité. Pourtant, ce soir, il règne une atmosphère étrange, le temps semble s’être figé. Elle jette un regard morne aux alentours rien ne parait être différent des autres soirs. Elle replonge les yeux dans les tourbillons que forment les feuilles, ils l’hypnotisent. Elle entend le bruit de petits pas qui froissent les feuilles, elle relève les yeux, un petit garçon s’approche d’elle. Il vient s’asseoir à côté d’elle. Elle voit, un peu plus loin, le groupe auquel il doit appartenir, un centre aéré sûrement. Il plonge son regard lui aussi dans les feuilles mortes. Elle est intriguée mais n’en laisse rien paraître, elle veut le laisser dire ce qu’il veut. Il finit par demander : « - Pourquoi tu es triste ? - Parce que je me suis mentie… » Elle sent que ce n’est pas tout, elle attend. Il la regarde et poursuit : « - Moi je suis triste parce que depuis que mon papa il est parti, ben je vois plus ni mon papa ni ma maman. Donc je fais comme toi, je regarde les feuilles parce que je suis un grand et que je ne veux pas pleurer comme les bébés. Dis, c’est bien comme ça qu’ils font les grands quand ils sont tristes ? - Quand on est triste, qu’on soit petit ou grand ne compte pas. » L’enfant vient alors se blottir contre elle retenant ses larmes à grand peine. Ils fixent les feuilles, ensemble, cela prenant une nouvelle signification à leurs yeux. Un sac plastique arrive, porté par le vent. Le petit garçon le regarde, puis oubliant son chagrin, part courir après le sac. Ce dernier voltige à droite, à gauche entraînant l’enfant à sa suite. « - Oh mon dieu ! « Elle s’élance en courant vers l’enfant, ce dernier poursuivant toujours le sac, s’approche de la route. Il ne la voit pas arriver… Elle, l’avait vue par contre. L’enfant s’engage sur la route, il attrape le sac et se retourne victorieux. Ses yeux cherchent un instant la silhouette de la jeune fille sur le banc. Avant qu’il ait pu constater qu’elle n’y est plus, elle le pousse violemment hors de la trajectoire de la voiture. Celle-ci arrive à pleine vitesse et la percute de plein fouet. Elle s’effondre sur le sol, la voiture, ne s’arrêtant pas, lui roule dessus et poursuit sa route. L’enfant, les yeux grands ouverts cherchant encore à comprendre tout ce qui s’est passé en si peu de temps, commence à sangloter en se penchant sur le corps inerte de la jeune fille. Cette dernière, déjà morte, a encore, affiché sur le visage le sourire éclatant qu’elle arborait à l’instant de sa mort comme si les neuf années séparant les deux accidents s’étaient soudainement effacées.
Son enterrement fut organisé, personne n’était vraiment triste, ils avaient tous fait leur deuil depuis bien longtemps. Elle était vêtu de rouge, son visage, bien que figé par la mort resplendissait. Elle était morte heureuse et sa mort ne causait de mal à personne, si ce n’est peut-être à un petit garçon qui seul dans un coin contemplait des feuilles tourbillonner, retenant à grand peine des larmes qui allaient s’échapper et le libérer… | |
| | | Nirvana Administrateur / Fondateur
Nombre de messages : 767 Age : 32 Date d'inscription : 26/05/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mar 4 Sep - 17:56 | |
| Très beau ! Fanchement tu écrit super bien ! Bravo ! tu as fini combien au concour ? | |
| | | D'jOwl Niveau 3
Nombre de messages : 345 Age : 32 Date d'inscription : 19/06/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mar 4 Sep - 18:57 | |
| waaah pas mal du tout !! c'est quoi Os par contre ?? yavait un theme ? | |
| | | marachou Administrateur
Nombre de messages : 529 Age : 32 Date d'inscription : 20/06/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mar 4 Sep - 20:15 | |
| C'est vraiment bien °0° mais comme le demande D'jOwl c'est quoi OS ??? | |
| | | Lutzy Niveau 3
Nombre de messages : 306 Age : 32 Date d'inscription : 20/06/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mar 4 Sep - 20:22 | |
| super floriane ! t'as combien de moyenne de français? ok je sors xD | |
| | | Smiley Niveau 3
Nombre de messages : 495 Age : 32 Date d'inscription : 03/09/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mar 4 Sep - 21:50 | |
| xD Bérénice !!!!!!!! Je sais pas c'est demain que je commence le français :p Nirvana => En faite c'est un concours qui a été organisé par une fille qui écrit une fanfiction sur internet, donc elle a désigné la gagnante et après elle n'a pas classé les autres, par contre elle les a toutes commentées moi elle m'a mis : "The-Puzzle-of-Smiley. Je n'ai absolument aucune critique à faire. C'est très beau, c'est incontestable."
D'jOwl & marachou => Un OS ça vient de l'anglais One shot = 1 chapitre ^^ Et non il n'y avait pas de thème au concours si ce n'est qu'il ne devait pas y avoir les tokio hotel dedans (pas très dur comme contrainte ^^ plutôt une facilité je dirais ^^) | |
| | | perfectdragibus Niveau 1
Nombre de messages : 44 Age : 32 Date d'inscription : 04/09/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mer 5 Sep - 11:38 | |
| waaaaa c'est super beau... Tu m'as mis les larmes aux yeux... Franchement: Bravo! | |
| | | Smiley Niveau 3
Nombre de messages : 495 Age : 32 Date d'inscription : 03/09/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mer 5 Sep - 13:03 | |
| perfectdragibus => Merci | |
| | | marachou Administrateur
Nombre de messages : 529 Age : 32 Date d'inscription : 20/06/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mer 5 Sep - 14:29 | |
| Pas de TOKIO HOTEL mais c'est génial XD Je sais se que c'est qu'un one shot mais j'avais pas percuté que tu le mettais en initial ! | |
| | | Smiley Niveau 3
Nombre de messages : 495 Age : 32 Date d'inscription : 03/09/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mer 5 Sep - 14:30 | |
| C'est l'habitude déslé ^^ | |
| | | Smiley Niveau 3
Nombre de messages : 495 Age : 32 Date d'inscription : 03/09/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mer 26 Sep - 14:13 | |
| Donc je sais pas si je dois faire un nouveau sujet où lemettre à la suite mais je mets un autre de mes OS :
Oublier est un rêve
Après tout ce temps, je décide enfin de lui révéler qui je suis vraiment… Les mots pourtant restent coincés dans ma gorge et semblent ne jamais vouloir sortir. Il me regarde de ses beaux yeux azurs. De la même couleur que la mer ne pus-je m’empêcher de noter. Il est assis, calme, du moins pour l’instant, je sais bien que mes mots vont briser cet instant de tranquillité. Peut-être ferais-je mieux d’attendre encore un peu… Je détaille encore une fois son visage si semblable au mien. L’arête droite de son nez, sa bouche bien dessinée, et ce regard, ce regard unique, qui vous transperce sans jamais vous sembler adressé. Ce regard je le connais bien, il en a déjà fait tourner plus d’un. Il m’attire à ses côtés et m’enlace tendrement tandis que mes yeux se perdent dans le paysage. Je m’endors. A mon réveil, il se tient devant moi. Son regard est rempli d’incompréhension tandis qu’il me regarde. Il a, à la main, la lettre. Celle qui m’a brisée le cœur, et celle qui lui brise le sien. Une larme perle au coin de ma joue et finit sa course dans mes longs cheveux noirs. Il semble vouloir que je lui explique, que je le rassure, que je lui dise que c’est faux. Mais ça, je ne peux pas, je ne peux plus, j’ai tellement honte. Lui aussi doit avoir honte à présent, mais personne ne le saura. A part nous, et c’est peut-être le pire… La conscience est bien la dernière chose dans ce monde, ce triste monde que l’on peut faire taire. Là où partout l’argent règne en maître, au cœur même de chaque individu reste encore cette petite étincelle de vie, de respect, de conscience… Et la mienne et à présent largement entachée par ma conduite. J’ai beau me dire que je ne le savais pas, une voix dans mon esprit me criera toujours que c’est faux, qu’au fond de moi, je le savais. Il semble vouloir parler : « - C’était trop beau… » Il n’a pas l’air fâché, juste perdu, comme si on lui avait ôté tous ses repères d’un coup. A le voir ainsi, je fonds en larme, silencieusement, des larmes amères qui loin de me soulager me culpabilisent. Il tente de me prendre dans ses bras amicalement, je me dégage, vivement, peut-être trop et part en courant, le laissant seul dans ses pensées. De toutes manières il ne m’en a jamais fait part… C’est là notre erreur, n’avoir jamais parlé. Nous nous serions rendu compte plus tôt si nous avions échangés plus que de simples mots tendres… Mais pourquoi aurions-nous eu besoin de parler de nous et de notre passé. Il n’était pas très enviable pour aucun de nous… Alors pourquoi en faire part à la personne avec qui l’on veut associer son futur ? Je ne m’étais jamais sentie autant en harmonie avec quelqu’un… Sur la même longueur d’onde, comme si il pensait la même chose que moi… Je cours, j’ignore où je vais, je cours, je ne vois plus ce qui m’entoure, mes larmes m’aveuglent. J’entends autour de moi, des gens qui crient indignés, quelques bruits de freins. Je m’en moque, ça me fait encore mal, de le voir mal, de savoir que c’est fini et que jamais ça ne pourra reprendre et que, toute ma vie, je vais avoir honte que ce se soit passé. C’était pourtant une belle idylle… Mais dans cette putain de vie rien ne peut être vraiment beau… Du moins pour moi, c’est ce à quoi je me suis résignée… J’ai été abandonnée à la naissance, placée en orphelinat, et adoptée avant mes deux ans. Je n’ai jamais rien su de ma famille, mis à part que j’avais un frère jumeau qui avait été abandonné en même temps que moi. On m’a dit qu’il avait lui aussi été adopté, je n’ai jamais cherché à en savoir plus, je n’en avais pas besoin. Et j’avais honte d’avoir été délaissée ainsi par ma mère, me remettant en question, plutôt que de me contenter des explications, autrement plus simples et plus justes des adultes, je me convainquis que c’était moi qui avait été jugée indigne. Je ne voulais pas rencontrer ma moitié, lui aussi devait être indigne, sinon il n’aurait pas été abandonné. Durant mon adolescence, j’ai commencé à m’habiller comme certains appellent gothique, le noir et le rouge étant les seules couleurs que je portais… Je devins vite rejetée par la majorité des jeunes de mon âge, cela me confortait dans la pensée que j’étais une personne abjecte. C’est à mes dix-huit ans que mon avis a changé, mes parents m’ont offert une seule et unique chose cette fois-ci, chez eux qui avaient l’habitude de me gâter à l’excès, ce comportement me sembla étrange. De plus, ce n’était pas un luxueux bijou de technologie comme ils m’avaient déjà offert, mais un simple livre. C’était une femme qui elle aussi, avait été abandonnée à la naissance qui l’avait écrit. Ce récit m’a profondément touchée, et a changé ma manière de voir le monde. Ce n’était plus moi qui était indigne, mais le monde qui m’entourait qui était fou, corrompu par l’argent et mené par des puissants. Je m’étais ainsi ouverte sur le monde, abandonnant mes habits sombres pour des tenues plus simples et plus neutres. Mes parents furent ravis de ce changement, mais la disparition de ces convictions m’avait laissée vide. Je suis partie loin de ma ville pour faire des études, en même temps c’était pour moi l’occasion de changer de vie. Les premiers temps n’avaient pas été très faciles, vivant seule dans l’appartement que mes parents me louaient, j’avais un peu souffert de la solitude, et c’était à vrai dire la première fois de ma vie. Bien vite j’avais réussi à me faire de nombreux amis, trouver une colocataire, j’étais plus sociable que ce que je voulais bien croire… J’ai eu de nombreux petits amis, mais je dois avouer qu’au plus profond de moi-même j’avais l’impression de me trahir à chaque instant, trahir cette adolescente qui avait un si fort caractère. En comparaison je n’étais plus qu’une pale copie. Mais cette copie correspondait mieux à ce monde, on pouvait même dire que cette copie plaisait vu l’intérêt que me portaient les garçons. Et puis un jour à une fête, je l’avais rencontré, il m’avait plu, et c’était réciproque. Au moment où nos lèvres allaient se rencontrer, j’avais soudainement eu l’impression de faire une terrible erreur. C’est une chose qui ne s’explique pas, une impression de trahison et de culpabilité mêlée. Peu de temps après nous emménageâmes ensemble, ce sentiment me rongeait de l’intérieur. Et un jour, j’ignore comment, j’ai compris que nous étions trop semblables pour que ce soit un hasard… J’ai donc écrit à l’orphelinat où j’avais été recueillie. C’est cette lettre qu’il tenait dans les mains tout à l’heure. Cette lettre dont je lui cache l’existence depuis près d’un mois… Pourquoi ? J’avais peur, de sa réaction, de la mienne, de nous, de ce que l’on allait bien pouvoir dire aux autres… J’étais perdue, je le suis encore… Je me suis adossée à un arbre, mes sanglots ne se sont pas encore taris, mais je recommence à voir le monde qui m’entoure à travers mes larmes. J’ai mal, si mal, dans mon cœur, dans mon âme, dans mon corps… Inceste oui c’est le nom. Je reste assise contre cet arbre jusqu’à la tombée de la nuit. Puis je rentre, il est assis à la table de la cuisine et m’attend les yeux dans le vague. Je m’assois en face de lui. Nous nous regardons, je n’ai pas besoin de paroles pour savoir ce qu’il ressent. J’ai honte de le lui avoir caché. Il prend mes mains et les embrasse tendrement, puis se lève et saisit une valise que je n’avais pas remarquée auparavant. Il me regarde d’un air interrogateur et j’acquiesce en silence. Il part, il ne reviendra pas, ce serait trop douloureux pour nous. Moi je reste, seule, avec ce sentiment de culpabilité qui me ronge et qui me rongera toujours. | |
| | | Lilly Nouveau
Nombre de messages : 32 Age : 33 Date d'inscription : 05/09/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mer 26 Sep - 19:43 | |
| Tu écris très bien, vraiment. Il faut que tu nous donne tes notes de français ^^ | |
| | | Smiley Niveau 3
Nombre de messages : 495 Age : 32 Date d'inscription : 03/09/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mer 26 Sep - 20:05 | |
| Mes notes de français? Eu... Pourquoi? | |
| | | Lilly Nouveau
Nombre de messages : 32 Age : 33 Date d'inscription : 05/09/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mer 26 Sep - 20:09 | |
| Parce que t'as intéret à avoir de bonne note, sinon... J'plaisante ^^ Etant donné que tu as l'air assez alaise avec le français j'aurais aimé avoir une idée de ta moyenne en français. | |
| | | Smiley Niveau 3
Nombre de messages : 495 Age : 32 Date d'inscription : 03/09/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mer 26 Sep - 20:14 | |
| Ben pour l'instant 19,5 mais bon on a que deux notes... Il n'y a pas eu de devoirs d'orthographe pour l'instant, c'est pour ça... Dès qu'il y en aura un ça sera pas pareil je crois... xD Et en plus les seuls sujets que sont capables de te sortir les profs c'est des trucs du genre : décris toi, raconte un souvenir... Tout ce qui parle de toi = Tout ce sur quoi j'ai absolument horreur d'écrire | |
| | | Nirvana Administrateur / Fondateur
Nombre de messages : 767 Age : 32 Date d'inscription : 26/05/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mer 26 Sep - 20:18 | |
| Moi j'ai 16 en dictée mouahahaha . bravo Smiley toujours aussi forte ! | |
| | | Smiley Niveau 3
Nombre de messages : 495 Age : 32 Date d'inscription : 03/09/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mer 26 Sep - 20:22 | |
| 16 en dictée? Dictée dictée? Le truc où la prof elle parle avec plein de mot et des accords que tu sais pas d'où ils sortent? Bravo xD!!!! Moi je préfère regardais les arbres par la fenêtre plutôt que de relire c'est plus facile Merci en tout cas | |
| | | Lutzy Niveau 3
Nombre de messages : 306 Age : 32 Date d'inscription : 20/06/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mer 26 Sep - 20:39 | |
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| | | Smiley Niveau 3
Nombre de messages : 495 Age : 32 Date d'inscription : 03/09/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mer 26 Sep - 20:53 | |
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| | | Lilly Nouveau
Nombre de messages : 32 Age : 33 Date d'inscription : 05/09/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Mer 26 Sep - 22:20 | |
| - Smiley a écrit:
- Ben pour l'instant 19,5 mais bon on a que deux notes...
Il n'y a pas eu de devoirs d'orthographe pour l'instant, c'est pour ça... Dès qu'il y en aura un ça sera pas pareil je crois... xD Et en plus les seuls sujets que sont capables de te sortir les profs c'est des trucs du genre : décris toi, raconte un souvenir... Tout ce qui parle de toi = Tout ce sur quoi j'ai absolument horreur d'écrire ^^ Pourquoi tu rougis? C'est bien 19,5. De toute façon les notes ne veulent rien dire... Quand il s'agit de faire une rédaction, j'ai des notes excellentes mais lorqu'il s'agit d'un contrôle de grammaire mes notes ne sont pas super parce que j'apprend jamais mon cours hum tout ça pour dire que tu peux être doué à l'écrit et avoir de mauvaises notes en français. Niveau dictée j'm'en sors Racontage de life terminé lol | |
| | | Smiley Niveau 3
Nombre de messages : 495 Age : 32 Date d'inscription : 03/09/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Jeu 27 Sep - 13:59 | |
| Ben moi le truc surtout avec les fautes d'orthographes c'est que j'ai la flemme de prendre la peine d'écrire correctement et puis même quand je le veux, quand je relis je relis ce que je veux pas ce qui est écrit xD
Oui c'est bien 19,5 mais ça me paraît être un peu plus que ce que je mérite quand même c'est pour ça que je rougis ^^ | |
| | | Smiley Niveau 3
Nombre de messages : 495 Age : 32 Date d'inscription : 03/09/2007
| Sujet: Re: Un sourire aux dents blanches (Smiley) Dim 4 Nov - 18:44 | |
| Fragile comme un pétal de rose...
« - Voila c’est finie madame, vous pouvez maintenant aller vous reposer ! - Mercie docteur dit-elle » Elle ? Elle est jeune, très jeune, trop jeune d’après beaucoup de gens mais elle s’en moque. Elle a seize ans, bientôt dix-sept. Elle a des cheveux longs, noirs, lisses, trop lisses. Ses yeux trahissent une volonté de fer. Belle ? Peut-être oui, pour certain. Une infirmière pousse le lit roulant sur lequel elle se trouve. Elle sourit, apaisée, profitant du calme qu’elle peut enfin savourer. Elle sert contre elle tendrement le petit paquet que lui a tendu le médecin. L’infirmière pousse les portes à battant sur lesquelles est écrit en grosses lettres majuscules roses « maternité ». Aussitôt une odeur de talk qu’on associe souvent aux nouveaux-nés, la submergea. Elle n’aimait pas particulièrement, cette odeur, mais elle s’y ferait pour les quelques jours qu’elle devait y passer. On la conduisit dans une chambre qu’elle avait pour elle seule, on avait jugée qu’il ne valait mieux pas qu’elle soit avec quelqu’un vu son jeune âge. Elle s’en moquait, seul ce petit bout d’elle-même comptait pour elle. Il était tard, elle n’aurait pas de visites ce soir. On ferma donc les volets et on déposa son bébé dans un berceau à côté d’elle. Elle réclama à l’infirmière de pouvoir voir son enfant dormir. Celle-ci après lui avoir jeté un regard mauvais s’exécuta. Elle n’avait pas l’impression d’être très apprécié par le corps hospitalier… Il est vrai que pour certain le fait qu’elle soit enceinte si tôt était une preuve de déchéance. Mais pas pour elle, elle voulait cet enfant, et elle l’avait eu, ce n’était pas si compliqué que ça pour elle. Ses parents n’avaient pas paru ravis, mais avec le peu d’intérêt qu’ils lui portaient, ils n’avaient pas leur mot à dire selon elle. Elle allait bientôt se marier d’ailleurs, précoce ? Non, elle voulait juste s’offrir une vie de famille qu’elle n’avait jamais eu. Ses parents avaient eu tôt fait de la mettre en internat, chacun plus préoccupé par leurs affaires que par leur propre fille où plutôt par leur petite cadette. Elle avait appris à vivre sans, toutefois, bien des fois elle avait rêvé d’avoir une famille soudée. C’était pourquoi elle était si mature à son âge… Et puis elle l’avait rencontré lui, jeune homme dont le talent commencait à être reconnu. Il était plus âgé qu’elle, mais elle s’en moquait. Lui non plus n’y portait pas beaucoup d’importance. Elle l’aimait, elle était responsable, il l’aimait, l’âge ne comptait pas. Elle avait voulu avoir un enfant, il avait l’âge d’être père, elle non, mais c’était sa décision… Elle se réveille doucement, les bruits d’un bébé gazouillant emplissant la chambre. Elle sourit et tente de se lever. Aussitôt une vive douleur lui transperce le ventre, elle a dû aller trop vite. Elle se redresse, cette fois-ci beaucoup plus calmement et arrive à se lever sans trop de mal. Elle prend son enfant dans ses bras et lui donne la tété. Il boit tranquillement, il est beau, Mattéo il s’appelle. Une infirmière entre et lui dit devoir faire faire des analyses à Mattéo. Elle part en l’emmenant, elle reste seule dans sa chambre et se plonge dans la contemplation du paysage qu’elle voit depuis la fenêtre. Un grand parking s’étend sous ses yeux, quelques voitures y stationnent déjà. Elles ne sont pas là pour elle, peu de monde viendra lui rendre visite. Malgré ce qu’elle se laisse croire ça l’attriste un peu. Des bras l’encerclent soudainement par la taille et on chuchote à son oreille : « - Songeuse, jeune mère ? » Elle sourit, c’est Kévin. Elle se retourne et dépose un baiser sur ses lèvres. « - Oui père de mon fils » Un large sourire éclaire leur visage et il l’embrasse à nouveau. « - Au faite, où est mon fils ? - Une infirmière l’a emmené faire des analyses. - Des analyses ? - Oui » Elle n’aime pas le regard qu’il lui lance. Il semble inquiet. L’infirmière rentre dans la chambre, elle s’est assise dans un fauteuil et regarde ses mains, il regarde par la fenêtre. La nurse semble étonnée de le voir, son sourire assuré semble, en prendre un coup… Il se retourne et fixe la pauvre employée de son regard noisette, presque noir, celui que la majorité des personnes n’arrive pas à soutenir, à part elle. « - Nous pensons que votre enfant souffre d’une infection du sang, nous allons le garder en couveuse, et le placer sous anti-biotique. » A ces mots il sort, bousculant au passage l’infirmière qui semble totalement perdue. Quelques instants plus tard, cette dernière aussi sort de la pièce. La jeune fille a les yeux perdus dans le vide, elle a peur, pour la première fois depuis longtemps elle a peur. Un frisson la parcourt, et ses yeux semblent s’embuer. Elle secoue vivement la tête comme pour oublier ses pensées tristes. Il rentre dans la chambre et vient la prendre dans se bras, la berçant doucement. A son contact, elle se détend et se sens rassurée.
Cela fait une semaine à présent qu’elle est dans cet hôpital, une semaine qu’ils gardent son enfant prisonnier, une semaine qu’elle étouffe. Elle a peur, oui, elle a du mal à se l’avouer mais elle a peur. De quoi ? Elle ne sait pas exactement, ils ont bouleversé tous ses plans. Elle si sûre d’elle, doute de tout à présent… Son enfant, elle ne le voit pas souvent, pas assez à son goût, elle souhaiterait l’avoir en permanence à ses côtés, mais c’est impossible. Il a été placé en couveuse, elle tire son lait chaque jour pour le nourrir. Il vient la voir tous les jours, il sait qu’elle a du mal à supporter la situation. Il a peur lui aussi, pour son enfant, mais aussi pour elle, elle qui chaque jour se laisse un peu plus dépérir… « - C’est l’heure de votre visite » A ces mots, elle sursaute et s’empresse d’enfiler une veste et des chaussures, c’est le seul moment de la journée où elle est vraiment elle-même, vive, souriante, heureuse. Elle avance rapidement à travers les couloirs. Elle se hâte de mettre la combinaison qu’on lui tend et se précipite vers la couveuse où repose son enfant. En comparaison des autres nourrissons, il paraît bien grand. Encore une fois elle se demande ce qu’il fait là… Il ne paraît pas malade, loin de là… Ses yeux brillent déjà de malice et de curiosité. Elle lui tend son biberon, dès qu’il sent la tétine s’approcher de son visage, il s’en empare vigoureusement, et commence à boire goulûment. Elle sourit, une infirmière l’appelle, il faut qu’elle le laisse, c’est l’heure de ses médicaments… L’infirmière l’emmène dans une salle annexe et à l’aide d’une grosse seringue lui administre une piqûre dans le crâne. Elle grimace à cette vue, est-ce vraiment nécessaire ? Elle retourne dans sa chambre, elle ne supportera pas davantage les pleurs de son enfant qui se débat. A peine rentrée dans la chambre, elle s’effondre en pleurs à son tour. Elle veut pouvoir rentrer chez elle et vivre sa vie comme elle l’avait imaginée… Sans néo natalité, sans médicament, juste une petite famille unie et heureuse… Elle prend son portable et compose rapidement le numéro de Kévin. Il entend ses larmes, il ne lui en veut pas, lui aussi a peur, il va la rejoindre à l’hôpital… Kévin entre dans sa chambre, dès qu’elle le voit elle court se réfugier dans ses bras, elle se sent mieux près de lui… Il toussote doucement, elle remarque alors un docteur en veste blanche qui a dû rentrer en même temps que Kevin. Il lui parle un long moment de ce que son fils peut avoir, en vérité ils ignorent ce qu’il a vraiment, tout n’est que supposition. Après avoir parlé durant une heure avec elle, elle qui ne saisissait pas tout ce qu’on lui disait, il se retire en lui faisant une prise de sang… Elle tourne les yeux vers son compagnon, les siens rayonnent. Elle n’a pas du suivre tout ce que disait le docteur, peu importe, ce ne devait pas être de mauvais augure pour que Kevin ait l’air si joyeux… Ce dernier reste jusqu’à la fin des visites pour lui tenir compagnie puis rentra chez eux, elle s’endort quelque peu apaisé… Cela fait déjà plusieurs heures que le soleil s’est levé l’auréolant d’une douce lumière jaune. Elle dort toujours, ses paupières cèlent le monde de rêves dans lequel elle se voit vivre en paix avec son enfant, ce monde qui lui est pour l’instant inaccessible. Toute à ses rêves, elle ne remarque pas le docteur qui entre dans sa chambre, puis repart la voyant endormie, elle ne remarque pas davantage l’arrivée de plusieurs infirmières la regardant d’un étrange regard… Les gazouillements d’un jeune enfant qui résonnent dans la pièce finissent par la convaincre de se réveiller. Elle ouvre les yeux, surprise, devant elle se trouve Kevin portant dans ses bras Mattéo. Elle cligne des yeux plusieurs fois, comme pour s’assurer qu’elle ne rêve plus, mais non, ils sont bien là, souriant tout les deux. Elle ne sait pas comment ils sont arrivés là, pas plus qu’elle n’a appris que son enfant n’avait aucun problème, qu’il lui avait donné du sang juste avant sa naissance et que c’était pour cela qu’il était si blanc, non, elle ignore tout de ça, et elle s’en moque… Compte juste pour elle cette vie nouvelle avec son fils qui commence à présent…
Encore un pour la route ^^ | |
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